1 – Na Sléibhte club walk, Connemara, comté de Galway, Irlande, 3 février
Premier rendez-vous avec le tout nouveau Na Sléibhte Hill-walking Club (« Club de Randonnée des Montagnes »), auquel je viens d’adhérer. Un club spécialement dédié aux randos-challenge, des parcours sportifs avec des distances et des cumuls de dénivelé conséquents, réservé aux marcheurs aguerris sachant s’orienter par tous les temps. Le principe est simple: une randonnée par mois dans un massif irlandais différent; les participants se retrouvent au début et éventuellement à la fin, mais chacun choisit le parcours qui lui convient et choisit sur le moment de marcher seul ou accompagné. Hélas pour moi, je suis arrivé cinq jours plus tôt avec une bonne grippe (qui n’a commencé à se manifester que pendant mon trajet en avion). Après avoir passé trois jours à me reposer au Letterfrack Lodge, une auberge de jeunesse située en bordure du Parc National du Connemara, avec pour seules sorties quelques virées en voiture, je réussis le vendredi à me hisser en haut de Diamond Hill/Binn Ghuaire (442m), un sommet emblématique de la région superbement aménagé pour accueillir le flot estival de touristes. Le soir, les messages fusent entre les quelques membres du club qui ont fait le déplacement, car la météo s’annonce capricieuse. Quatre membres -dont mon grand ami Daniel- décident de s’en tenir au parcours initialement prévu, qui inclut notamment la fantastique crête des Sheeffry Hills, tandis que trois autres optent pour un parcours plus long (environ 45km) mais avec peu de dénivelé, le long du sentier balisé du Western Way. Ne me sentant pas en état ni pour l’un, ni pour l’autre, je décide de parcourir une portion plus courte du Western Way et je calcule pour finir à peu près en même temps que mes trois camarades, Gerard, Kevin et Graham, qui me rattrappent à seulement 4km de l’arrivée et me ramènent en voiture à mon point de départ. Pourtant encore convalescent, je suis tout heureux d’avoir couvert tout de même 31km, dans un décor sublime et sous une météo finalement plutôt clémente !!
2 – Les Sheeffry Hills, Connemara, comté de Mayo, Irlande, 4 février
Le lendemain, mon ami Daniel doit hélas rentrer sur Belfast, mais je lui demande une faveur: je laisse ma voiture au bord de Doo Lough (lac) et il me dépose en haut du Sheeffry Gap (col). Cela me permet d’aller enfin explorer les Sheeffry Hills sans avoir à faire un parcours trop long. Cette chaîne de montagnes très peu fréquentée, située tout au nord du Connemara, dans le sud du comté de Mayo, va m’offrir une journée absolument inoubliable, sous une météo exceptionnelle, entre gros nuages et soleil aveuglant, les quelques centimètres de neige sur les plus hauts sommets ajoutant à la beauté incroyable des paysages. Ayant tout mon temps, j’en profite pour filmer de nombreuses séquences vidéo, qui serviront au montage de ma trilogie sur Youtube !!
3 – Sommet de Pouyaué, Pyrénées Centrales, 8 mars
Inspiré par le décor enneigé des Sheeffry Hills, je m’offre une paire de raquettes dès mon retour en France et décide d’aller les étrenner dans les Pyrénées par une magnifique journée de mars. A ma grande surprise, la neige a complètement fondu en-dessous de 1500m, et le Col de Peyresourde (1569m) est ouvert !! C’est finalement de là que je ferai ma première rando raquettes en solo, un aller-retour le long d’une crête aux formes arrondies, jusqu’au Sommet de Pouyaué (2062m), que j’avais déjà grimpé dans des conditions estivales en septembre 2015. Quelle plaisir de laisser cette fois ma trace dans la neige tout en admirant ces vastes étendues immaculées !! Une journée sublime, également immortalisée sur Youtube !!
4 – Pen y Fan, Brecon Beacons, Pays-de-Galles, 27 mars
Ma première visite dans le sud du Pays-de-Galles a un but: acheter un Berlingo aménagé avec un kit comprenant des rangements et un lit repliable, le but étant d’avoir un véhicule avec le volant à droite pour rouler dans les Iles Brittaniques. En attendant que le virement passe, je décide de partir explorer le massif des Brecon Beacons. Une longue boucle (36km, 9 sommets) depuis le village de Pontsticill où je loge pour l’occasion, qui m’emmènera jusqu’au sommet emblématique de Pen y Fan (prononcer « Pène et Vanne »), point culminant de la région avec 886m. Une très belle rando sous un temps froid et maussade, mais sec.
5 – Ullswater Way, Lake District, Angleterre, 30 mars
Au volant de ma nouvelle voiture, je file vers le nord de l’Angleterre et retrouve mon ami Jay pour une autre longue randonnée autour d’Ullswater, un grand lac qui s’étire au pied des montagnes du Lake District. Le parcours ne présente pas de grande difficulté malgré un détour au sommet de Gowbarrow Fell (481m), l’un des 214 « wainwrights » (liste de sommets du Lake District concoctée dans les années 1950/60 par Alfred Wainwright, un célèbre randonneur et auteur brittanique), car le chemin balisé est très facile à suivre; mais surtout, il offre de magnifiques points de vue sur le lac et les montagnes environnantes tout au long du parcours.
6 – Bonscale Pike-Wether Hill, Lake District, Angleterre, 1er avril
Pour ma dernière journée dans la région, j’opte pour un parcours assez facile et pas trop long, qui me permet quand même d’ajouter 6 wainwrights à ma collection: Bonscale Pike (524m), Arthur’s Pike (533m), Loadpot Hill (672m), Wether Hill (674m), Pikeawassa/Steel Knotts (432m) et Hallin Fell (388m). Une très belle randonnée décrite dans une série de deux vidéos Youtube.
7 – Na Sléibhte club walk, Nephin Beg Range, comté de Mayo, Irlande, 5 mai
Deuxième rendez-vous avec le club de rando Na Sléibhte, dans le splendide décor des montagnes de la Nephin Beg Range, dans le comté de Mayo, à l’ouest de l’Irlande. Tandis que les plus courageux traversent la totalité du massif, qui compte les sommets les plus isolés d’Irlande, je décide d’écourter la journée après une matinée passée la tête dans les nuages et de profiter du soleil et des magnifiques points de vue depuis la crête de Bengorm, ajoutant au passage quelques sommets à ma collection. Mon seul regret: ne pas avoir eu de visibilité lors de la traversée de l’impressionnante crête effilée de Corranabinnia…
8 – Nephin, comté de Mayo, Irlande, 7 mai
Avant de quitter le comté de Mayo, je fais la connaissance d’une collègue randonneuse avec qui j’échangeais depuis un moment sur Facebook, Justyna. Nous partons ensemble à l’assaut d’une montagne emblématique de la région, Nephin (806m), qui a la particularité non seulement d’être la deuxième plus haute de la province du Connacht après la mystérieuse et distante Mweelrea (814m), mais aussi de se dresser seule à l’écart du massif de Nephin Beg. Son ascension s’avère être plutôt spectaculaire, bien que ne présentant aucune difficulté, et la vue depuis le sommet sur les lacs, plaines et montagnes au loin est à couper le souffle !! Après notre rando, nous rendons visite à Derek Davidson, qui offre de superbes prestations, tant au niveau logement qu’en tant que guide touristique et de randonnée à travers tout le comté de Mayo, via son auto-entreprise, Walk West Ireland. Encore une belle rencontre !!
9 – Cruach Mor-Cnoc na Péiste, Eastern Reeks, comté de Kerry, Irlande, 13 mai
Sans doute l’un des parcours les plus spectaculaires de toute l’Irlande, dans la chaîne des McGillicuddy’s Reeks, juste en face du point culminant de l’île, Carrauntoohill (1038m). Un parcours accidenté, qui inclut 6 des 12 plus hauts sommets du pays, me permettant au passage de compléter la liste des 14 sommets de plus de 900m irlandais. Le clou de la journée est l’enchaînement Cruach Mor-Big Gun-Cnoc na Péiste, effectué sous une météo quelque peu incertaine, avec une touche d’escalade facile et quelques passages exposés, même si je contourne les principales difficultés. L’ascension finale du sommet du Big Gun notamment, même par la voie « facile », requiert d’avoir le pied aérien. Arrivé sur Cnoc na Péiste, quatrième plus haut sommet d’Irlande avec ses 985m, la crête s’élargit et un vrai sentier apparaît, rendant la fin de parcours beaucoup plus facile.
10 – Carrauntoohill, McGillicuddy’s Reeks, comté de Kerry, Irlande, 14 mai
De retour à l’auberge de jeunesse après mon aventure dans les Eastern Reeks, j’échange avec Linda, une Canadienne d’une cinquantaine d’années, qui me confie qu’elle voudrait grimper Carrauntoohill (1038m) le lendemain, mais qu’elle n’est pas trop sûre d’elle car peu habituée à faire de la randonnée en montagne. Je lui propose alors de l’accompagner. Le lendemain matin, nous partons ensemble depuis Cronin’s Yard. Quelques heures plus tard, malgré les nuages qui nous bouchent la vue, c’est avec une immense fierté qu’elle se tient sur le toit de l’Irlande; quant à moi, je suis tout aussi heureux, même s’il s’agit là de ma troisième ascension et que ce ne sera pas la dernière (j’aurai l’immense plaisir d’y emmener également quelques mois plus tard mon ami Alexandre et ses deux enfants). Au sommet, un jeune couple me demande par où descendre pour traverser la crête menant vers Beenkeragh (1008m). Je leur explique que j’ai fait le parcours par beau temps en 2015, et qu’étant donné la mauvaise visibilité actuelle, la difficulté du parcours et l’exposition, je leur déconseille vivement de s’y aventurer à moins d’être vraiment expérimentés. Après une bonne demi-heure, je dis à Linda de commencer à descendre pendant que je prends une vidéo; voyant qu’elle ne part pas dans la bonne direction (le sommet est toujours recouvert de nuages), je lui dis « Linda, suis le sentier près des gros cairns là-bas ». Elle blêmit soudain à l’idée d’avoir pu se perdre. Ou pire. Car elle sait que malgré son altitude modeste, Carrauntoohill est une montagne dangereuse, et que chaque année plusieurs personnes y perdent la vie en chutant du haut de ses falaises et pentes abruptes. Un peu plus tard, dans la descente, nous entendons des appels au loin… Le lendemain, alors qu’elle attend son avion à l’aéroport de Dublin, Linda, paniquée, m’envoie un lien. Un Canadien d’une trentaine d’années a fait une chute mortelle la veille, en contrebas de la crête entre Carrauntoohill et Beenkeragh, sous les yeux de sa compagne, à peu près à l’heure où nous étions en train de descendre par les zig-zags, complètement à l’opposé. Nous ne saurons jamais s’il s’agit du couple auquel nous avons parlé. Mais comme je l’ai dit à Linda, si c’est le cas, j’ai fait mon possible pour les dissuader…
11 – Glenbeigh Horseshoe, comté de Kerry, Irlande, 16 mai
Après une journée de pluie, le beau temps est revenu sur le Kerry. Ce jour-là, je pars directement de l’auberge de jeunesse, pour un circuit intégral autour de la fabuleuse Glenbeigh Horseshoe, une immense boucle de plus de 40km qui incluera 12 sommets et plus de 1800m de dénivelé positif. Au total, plus de 14h de marche, dont environ 12h30 sans croiser ni apercevoir âme qui vive, ni traverser de route. Un parcours plutôt facile à marcher bien qu’essentiellement hors sentier, agrémenté d’un spectaculaire aller-retour sur l’étroite crête menant au sommet de Keemconneragh. Un brin agacé d’être parti bien plus tard que prévu le matin (car sachant que j’allais ainsi sans doute devoir finir de nuit), je n’ai aucun mal à me consoler face au fabuleux coucher de soleil sur la Baie de Dingle qui m’attend depuis le sommet de Drung Hill, dernier sommet du jour !! Une journée exceptionnelle, dont je tirai la bagatelle de 4 vidéos !!
12 – Blackstairs Challenge, Blackstairs, province du Leinster, Irlande, 19 mai
Après ma participation à ce challenge l’année précédente, je n’avais pas forcément prévu de revenir pour l’édition 2018, mais j’eus la surprise de remporter une inscription gratuite grâce à un concours photo sur la page Facebook du club organisateur, les Wayfarers. Ce fut donc avec grand plaisir que je retrouvai Daniel et les copains du club Na Sléibhte pour une nouvelle journée de régalade, avec une météo quasi-estivale et toujours cette excellente organisation et cette ambiance chaleureuse véhiculées par les Wayfarers. Ce fut aussi pour moi l’occasion de rencontrer John, l’un des membres éminents du site MountainViews. Bien affûté après deux semaines passées à marcher, je pressai le pas dans la deuxième partie et terminai en-dessous de la barre des 7h30, soit une bonne heure de moins que l’année précédente !!
13 – Snowdon Badger Meeting, Snowdonia, Pays-de-Galles, 5 juin
C’est avec seulement deux petites heures de sommeil sur le ferry de nuit depuis Dublin que je débarque au petit matin à Llanberis, dans la région montagneuse de Snowdonia, dans le nord du Pays-de-Galles. Après un copieux petit déjeuner, je rejoins Helen et Jay, rencontrés un an auparavant, ainsi qu’une cinquantaine de « badgers » -pas des « blaireaux » (traduction littérale de l’anglais), mais nommés ainsi car porteurs pour la plupart de badges « Walk 1000 Miles » du groupe Facebook éponyme, créé par le magazine anglais Country Walking. Le but: grimper le point culminant du pays, Snowdon (1085m), par la voie facile, le Llanberis Path -à noter que l’événement fut créé indépendamment du magazine, et qu’il fut clarifié dès le début, pour des raisons d’assurance, que chacun était responsable de sa propre sécurité. Cela n’empêcha pas la constitution préalable de plusieurs petits groupes, avec à leur tête des randonneurs expérimentés. Je fus donc sollicité pour guider Anna, Eli, Mandy et Janie jusqu’au sommet. Mon rôle fut surtout de les encourager, et d’être là pour les les rassurer en cas de coup dur ou d’un changement drastique côté météo. Le temps resta heureusement au beau fixe, et le large sentier ne présente aucune difficulté particulière, si ce n’est la longueur et le dénivelé. A mi-chemin, Janie rejoignit deux autres marcheuses au rythme plus lent, mais après avoir atteint le sommet, je mis un point d’honneur à redescendre d’une centaine de mètres pour savoir où elle en était. Il y eut beaucoup d’émotion ce jour-là, car c’était pour la plupart un gros challenge que de gravir une montagne -qui plus est la plus haute de l’île en dehors de l’Ecosse- et je n’oublierai jamais les derniers mètres d’ascension des derniers arrivants, ainsi que leur joie et leur fierté lors de leur arrivée au sommet. Une journée ponctuée de belles rencontres, avec une pensée particulière pour l’autre Helen, qui avait lancé l’idée mais dut renoncer à mi-parcours à cause d’un genou douloureux. Je sais que tu y parviendras un jour !!
14 – Glyderau, Snowdonia, Pays-de-Galles, 6 juin
Le lendemain, je retrouve mon ami Jay pour une longue rando à travers le massif des Glyders. Il fait chaud ce jour-là, et après un aller-retour sur Elidir Fawr (924m), Jay décide d’écourter et de rentrer. Je continue seul vers Y Garn (947m), mais la suite s’annonce plus costaud. La montée dans les éboulis vers Glyder Fawr (1001m) est rude, mais une fois en haut, quel panorama !! Après un brin d’escalade pour gravir l’éperon rocheux de Castell-y-Gwynt, Glyder Fach (994m) sera le dernier sommet d’une journée particulièrement éprouvante. Ma conquête des 15 sommets gallois de plus de 3000 pieds a bel et bien commencé, mais Tryfan (915m), dont j’avais prévu une deuxième ascension (la première date de 2004) en fin de parcours, devra attendre encore quelques jours !!
15 – Snowdon Horseshoe, Snowdonia, Pays-de-Galles, 8 juin
Après une journée de repos bien méritée, je reprends le chemin des sommets. Le challenge du jour est de taille: la Snowdon Horseshoe, une boucle certes courte et au dénivelé raisonnable, mais qui commence par la traversée de la plus célèbre des arêtes brittaniques, Crib Goch (923m). La première partie d’escalade me donne déjà des frissons, mais le fil de la crête est encore plus impressionnant: à droite, plusieurs centaines de mètres de vide; à gauche, c’est un peu moins abrupt, mais guère plus sûr au final. Je tente bien de contourner le fil par la gauche, mais cela s’avérant a priori plus dangereux, je préfère remonter. Je m’assieds alors quelques instants pour me calmer un peu et observe un groupe de sept personnes accompagnées d’un guide. Je décide de les suivre à distance, mais m’aperçois vite que, sur ce rocher sec et solide et vu les conditions météo optimales, je suis en fait plus à l’aise qu’eux !! Je les dépasse au niveau du sommet et continue jusqu’à une série de pointes rocheuses que je contourne, dans un décor hallucinant et avec plus personne autour !! Je parviens alors au passage le plus délicat: une périlleuse portion d’escalade facile à flanc de falaise, puis jusqu’en haut d’une des pointes, suivie d’une courte désescalade. Après toutes ces émotions vient la longue montée vers Garnedd Ugain (1065m), avec encore une touche d’escalade. De là, je ne suis qu’à quelques minutes de Snowdon (1085m), dont ce sera donc ma troisième ascension. Je termine la journée par l’ascension ludique des sommets jumeaux de Y Lliwedd (898 et 893m). Un parcours épique, ponctué de superbes points de vue et immortalisé en vidéo !!
16 – Carneddau, Snowdonia, Pays-de-Galles, 10 juin.
Après avoir grimpé Tryfan (915m) et quelques sommets voisins la veille, il me reste tout de même encore 7 sommets à gravir sur les 15 de plus de 3000 pieds prévus au programme de la semaine. La journée s’annonce longue, d’autant plus que j’ai décidé de commencer par un peu d’escalade facile par un itinéraire connu mais peu fréquenté, la spectaculaire arête de Llech Du. Après avoir quitté le sentier principal, il n’est pas évident de trouver par où monter. Heureusement, je croise Alan, que je suis bien content de pouvoir suivre. Un couple avec un chien nous suit à distance, mais pas autre âme qui vive aux alentours !! L’ascension s’avère être un pur régal car les sensations sont bonnes, ce qui n’empêche pas la prudence d’être de mise. Alan et moi tapons ensuite un brin de causette jusqu’au sommet de Carnedd Dafydd (1044m, prononcer… David !!), où nous nous séparons. J’enchaîne ensuite les six autres sommets prévus, dont l’imposant Carnedd Llewelyn (1064m). Les trois derniers ne requièrent que de courtes montées et il me reste suffisamment de forces et de temps pour enchaîner quatre nouveaux sommets de plus. Je termine la journée par un coucher de soleil depuis Gyrn Wigau (643m), grimpé deux ans auparavant avec mon fils, à qui j’envoie une courte vidéo chargée d’émotion. Avec près de 35km, 1650m de dénivelé et 12 sommets gravis en 11h, ce sera une de mes plus grosses randos de l’année !!
17 – Ben Nevis via CMD (Carn Mor Dearg) arête, Ecosse, 21 juin
Après quelques jours passés avec ma famille anglaise près de Londres, direction l’Ecosse !! La météo est au beau fixe, ce qui me permet d’enchaîner cinq sorties en cinq jours. L’avant-dernier jour, je décide de gravir le point culminant des Iles Brittaniques, Ben Nevis (1345m), pour la deuxième fois (après 2003), mais cette fois via la célèbre CMD arête, une crête effilée qui relie Carn Mor Dearg (1223m) à Ben Nevis. Le parcours est long et spectaculaire à souhait, mais ne présente aucune difficulté technique et aucun réel sentiment d’exposition. Par contre, le terrain est rude. Après déjà environ 770m d’ascension dans les pattes pour atteindre un refuge réservé aux secouristes, les 450m de dénivelé positif hors-sentier pour rallier la crête de Carn Mor Dearg sont terribles, avec une pente abrupte avoisinant par endroits les 50% (oui, oui, vous avez bien lu, soit du 25/27°), et la montée finale sur Ben Nevis après la ludique traversée de l’arête se fait à travers blocs et pierriers. Le toit du Royaume-Uni ne se dégagera hélas pas complètement, mais les panoramas dans la montée comme dans la descente resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Là aussi, je vous conseille de visionner la vidéo !!
18- Bidean nam Bian, vallée de Glencoe, Ecosse, 22 juin
La toute dernière rando écossaise de la saison s’avérera être tout aussi costaud que la précédente, avec un dénivelé cumulé frisant également les 1600m. Une journée riche en sensations: rarement avais-je expérimenté un tel sentiment d’isolement et de petitesse dans un décor absolument grandiose. L’arrivée dans la plate et sinistre Lost Valley (la « Vallée Perdue »), cernée d’abruptes parois rocheuses et dont le ruisseau disparaît sous terre sur plusieurs centaines de mètres, en impose déjà. Puis, comme la veille, c’est un « mur » de près de 500m de haut qu’il me faut gravir hors sentier, en contournant une farouche horde de cerfs, pour atteindre la crête embrumée de Beinn Fhada, d’où il me faut ensuite trouver la (facile) voie d’escalade pour atteindre Stob Coire Sgreambhach (1072m), le premier des deux munros de la journée. Et là, soudain, tout devient magique: les nuages commencent à se lever, découvrant peu à peu, comme la veille, des rangées de montagnes à perte de vue. Mais un peu plus tard, sur le point culminant de la région de Glencoe, c’est clairement l’apothéose. Bidean nam Bian (1150m) est un sommet mythique et spectaculaire, dont je prononce le nom à chaque fois avec émotion; le panorama, quant à lui, est absolument époustouflant !! J’en profite pour visiter plusieurs autres sommets avant une descente qui me semblera interminable. Je ne pouvais rêver mieux pour terminer mon séjour !!
19 – Slieve Gullion, comté d’Armagh, Irlande du Nord, 25 juin
Après mes aventures écossaises, je prends le ferry pour l’Irlande du Nord. Une mission très spéciale m’attend: je vais guider Alexis et Didier, les deux compères de la chaîne Youtube « Chasseurs de Trésor » pendant cinq jours en Irlande. Pas question pour eux de s’adonner à leur activité favorite, la détection, car c’est formellement interdit là-bas. Par contre, l’île regorge de vestiges et de trésors archéologiques que je compte bien leur faire découvrir. Au programme: abbayes en ruine, croix anciennes, anciens forts, tumulus, pierres gravées, dolmen, cercle de pierre… et une tombe ancienne, au sommet de Slieve Gullion (573m), point culminant du comté d’Armagh. J’avais déjà grimpé ce sommet il y a quelques années, mais sous la pluie; cette fois il fait beau (c’est même la canicule !!) et ils ont amené leur drone. Il y a à peine 200m de dénivelé à grimper, sur un bon sentier, mais les deux comparses s’en donnent à coeur joie et font mine de s’écrouler tous les 10m. Arrivés au sommet, nous visitons la « passage tomb », une tombe ancienne surmontée d’un énorme cairn, qui daterait d’au moins… 5000 ans !! Alexis et Didier sortiront une série de vidéos retraçant leur séjour, dont une conte cette ascension mémorable !!
20 – Tour d’Oueil-Larboust, Luchonnais, Pyrénées Centrales, 14 juillet
De retour à la maison après environ trois semaines en vadrouille dans les Iles Brittaniques, je réfléchis à me faire une rando-challenge dans les Pyrénées. Le Tour d’Oueil Larboust a le profil idéal: ce sentier balisé, qui se fait habituellement sur deux ou trois jours, est à la fois (très) long (46km) et devrait me permettre de battre mon record de dénivelé. Je commence à l’aube, et le début de parcours est splendide, un enchaînement de sentiers et de chemins de terre qui longent les flancs sud de la Montagne d’Espiau, avec vue panoramique sur les +3000m du Luchonnais. Mais arrivé au village de Jurvielle, il commence à faire chaud et je me rends compte que je vais sans doute être un peu juste en nourriture. Qui veut aller loin ménage sa monture, alors je prends mon temps dans la longue montée vers le Col du Lion (2031m), point culminant du parcours. Après une pause les pieds dans l’eau au magnifique Lac de Bareilles, je m’arrête à nouveau au Port de Balès (1775m) pour une pause inattendue Cola/crêpe au chocolat !! Je trace ensuite à travers la brume le long d’un chemin qui m’emmènera au pied du Sommet d’Antenac (1990m), seul sommet du parcours. Les nuages se sont levés et la suite s’annonce plutôt tranquille, une descente progressive le long de la crête sud d’Antenac, face à l’Aneto et au massif de la Maladeta !! La fin de parcours s’avérera moins facile et moins ombragée que prévue, et après 13h15 de marche et 2170m de dénivelé positif, je rejoins enfin la voiture, épuisé mais heureux.
21 – Fei Sheehy Challenge, 3ème jour, Knockmealdowns, province du Munster, Irlande
Ma deuxième participation au Fei Sheehy Challenge confirmera mon bon état de forme du moment, avec des temps bien inférieurs les deux premiers jours par rapport à l’année précédente. Le troisième jour, la météo est absolument radieuse pour la traversée du massif des Knockmealdowns, tout l’inverse de la précédente édition. Me sentant en forme, j’en profite donc pour faire quelques petits détours, histoire de rajouter quelques sommets à mon actif, puis décide finalement de passer sur tous les sommets qui bordent le parcours mais que l’on contourne habituellement pour la plupart. Je termine la journée avec seulement une heure de plus au compteur que sous la pluie incessante de 2017, mais surtout avec un grand sourire et le bonheur d’avoir eu à nouveau la chance de prendre part à cet événement unique en Irlande, trois jours de rencontres et de partage avec la crème des randonneurs irlandais !!
22 – Pic du Sarrasi, Pyrénées Ariégeoises, 31 août/1er septembre
Après avoir eu le plaisir d’emmener mon ami Alexandre et ses enfants aux sommets de Mount Brandon (952m) et Carrauntoohill (1038m), en Irlande, me voilà de retour dans les Pyrénées, cette fois avec mon fils. Un moment très spécial puisque nous partons pour un bivouac au Pic de Sarrasi (2213m), une antécime de la Pique d’Endron (2472m), située au-dessus de la station de Goulier-Neige, en Ariège. Alors que nous montons à travers les nuages, le fiston est quelque peu intimidé par les pentes abruptes de part et d’autre du sentier. Ce dernier ne présente pourtant pas de réelle difficulté, si ce n’est que la pente est plutôt raide. Arrivé au sommet, il est heureusement vite rassuré lorsque je lui montre le replat herbeux où nous allons pouvoir planter la tente avant la tombée de la nuit. Celle-ci est vite montée, et nous voilà rapidement emmitouflés à l’intérieur, avec un repas chaud prêt à être dévoré. La nuit se passera sans histoire, et le réveil est absolument magique, avec une mer de nuages persistant d’un côté de la crête et se levant de l’autre côté, découvrant un magnifique panorama. Alors que nous entamons la descente via un autre itinéraire, la vue est à nouveau bouchée, mais cela ne dure pas, et nous terminons la rando sous le soleil, avant de descendre déjeuner en terrasse à Vicdessos, dans la vallée. Une expérience inoubliable pour tous les deux !!
23 – Pic de Lustou, Pyrénées Centrales, 11 septembre
Ne voulant pas terminer la saison sans avoir grimpé un +3000m, je me lance dans l’ascension du Pic de Lustou (3023m). Je décide de camper deux nuits près de St-Lary-Soulan afin d’être sur place pour commencer le matin. La montée est interminable et sans répit, sur un bon sentier qui finit par disparaître dans la pierraille. Je croise un trailer avec qui j’échange un peu. Il part ensuite seul devant. Je le rejoins un peu plus loin, en bas de l’arête finale. Il hésite à aller plus loin. Il faut dire qu’il faut à présent poser les mains, et le fil de la crête est plutôt aérien. Servant d’éclaireur, je m’y aventure et réussis à lui trouver quelques alternatives pour éviter les parties exposées. Il finira par abandonner, à seulement une soixantaine de mètres en contrebas du sommet. Je termine donc l’ascension seul, et malgré les nuages qui s’accrochent sur l’un des côtés de la crête, je peux profiter d’un panorama à couper le souffle, à seulement quelques kilomètres des trois Pics de Batoua, grimpés l’année précédente !! Encore un fantastique sommet, sujet d’une nouvelle vidéo !!
24 – Cap Nestès-Montagne d’Areng, Pyrénées Centrales, 30 septembre
De retour près de Nistos pour une rando de reconnaissance, qui me permet de découvrir une partie de la longue crête entre Nistos et Peyresourde, que j’ai prévu de traverser en rando-challenge. Comme souvent, les nuages se lèvent au fur et à mesure que je monte, certains restant tout de même accrochés à certains flancs de montagne, pour le plus grand bonheur du photographe amateur que je suis !!
25 – Pic de Pichaley, Pyrénées Centrales, 3 octobre
Départ du Col de Portet (2215m) pour cette rando, en compagnie de mon ami Alexandre. Une belle journée nous attend, avec un joli sommet au programme, le Pic de Pichaley (2626m). Après avoir visité deux sommets secondaires, nous atteignons enfin notre objectif et savourons le superbe panorama. La descente vers le Col de Bastan (2481m) s’avère un brin périlleuse du au terrain plutôt instable et glissant par endroits, mais la fin de parcours, le long des lacs de Bastan et en surplomb du Lac de l’Oule, avec les +3000m du Néouvielle en fond de toile, est un pur régal.
26 – Mont Valier, Pyrénées Ariégeoises, 23/24 octobre
Grimper le mythique Mont Valier (2838m), un des seigneurs de l’Ariège, fin octobre sans neige, qui l’eût cru ? Mais avec une météo au beau fixe, difficile de résister à une dernière grosse ascension !! Une longue montée jusqu’au refuge le premier jour, où je rencontre deux autres randonneurs solitaires, une nuit froide dans le refuge d’hiver, puis l’ascension du Petit Valier (2736m) avec l’un des deux, Gauthier. De retour au col avec le sommet principal, nous rencontrons un autre randonneur, Nico, qui nous accompagne dans l’ascension finale. Lui est monté depuis tout en bas, soit environ 1900m de dénivelé d’une traite !! Les derniers mètres sont raides, mais le panorama est à la hauteur du mythe, juste époustouflant !! Gauthier ayant décidé de rester une nuit de plus au refuge, je rentre donc en compagnie de Nico, via un autre itinéraire que celui de l’aller, plus beau et plus sauvage, plus long aussi. Nous terminerons à la nuit par une petite bière bien méritée !!
27 – Na Sléibhte November Club Walk, Wicklow Mountains, comté de Wicklow, Irlande, 10 novembre
De retour en Irlande en ce mois de novembre, je retrouve les copains du club Na Sléibhte (« Les Montagnes » en gaélique) pour une longue rando à travers les montagnes du Wicklow, au sud de Dublin. Au programme, la traversée d’immenses champs de tourbe et l’ascension de 9 sommets, dont les deuxième et troisième plus hauts sommets du massif, Mullaghcleevaun (849m) et Tonelagee (812m). Une journée grise mais une super rando en excellente compagnie, avec mes amis Daniel et Ulla, qui se termine à la frontale. Et en prime six nouveaux sommets en poche !!
28 – Meelbeg-Doan, Mourne Mountains, comté de Down, Irlande du Nord, 18 novembre
Un superbe parcours dans les photogéniques Mourne Mountains, au sud de Belfast, en compagnie de deux locaux, mes amis Daniel et Steven. Six sommets dont quatre nouveaux pour moi, sous une météo au beau fixe, mais très venteuse. Pour atteindre les trois premiers sommets, il nous suffit de suivre le Mourne Wall, ce mur de pierre sèche construit entre 1904 et 1922 afin de protéger les réservoirs d’eau potable de la Silent Valley d’une pollution par les déjections des troupeaux. Arrivé à l’angle du mur près du sommet de Meelmore (680m), nous sommes littéralement soufflés par un vent d’une violence inouïe et renonçons à continuer vers Slieve Bearnagh (739m) et son sommet nord, dont l’ascension finale nécessite un brin d’escalade clairement trop risquée vu les conditions. Nous descendons alors côté sud et continuons vers les sommets isolés de Ben Crom (524m) et Doan (594m), qui, bien que moins hauts que les trois précédents, sont de fabuleux promontoires situés au coeur du massif. Au retour, nous faisons un léger détour par un autre sommet. Encore une magnifique journée en excellente compagnie !!
29 – Drumnalifferny, Derryveagh Mountains, comté de Donegal, Irlande, 25 novembre
Passage obligatoire dans le Donegal, où j’en profite, comme chaque année, pour rendre visite à quelques amis. Ceux-ci ne randonnent pas, mais cela ne m’empêche pas d’aller vadrouiller. Il s’agit pour moi de grimper un sommet de plus de 500m rajouté récemment dans la liste du site mountainviews.ie, le seul dans le nord du Donegal qui manque à mon palmarès: Drumnalifferny North East Top (585m). Une rando certes courtes, mais sur un terrain difficile, dans ma région préférée d’Irlande. Un paysage de lande à perte de vue, un mélange d’herbes hautes, de bruyères et de roche, un terrain détrempé mais dont les couleurs magnifiques sont sublimées par la lumière du soleil qui perce à travers les nuages. 3h50 de pur bonheur, avec un vrai sentiment d’isolement, dans un décor de rêve, avec en face, à quelques kilomètres seulement, le cône de Mount Errigal (751m), l’une des montagnes les plus emblématiques d’Irlande et point culminant du Donegal, cette région loin de tout, restée si authentique et si sauvage, sans doute la plus belle et la plus variée de toute l’île…
30 – St-Bertrand-de-Comminges-Lortet méga-loop, Pyrénées Septentrionales, 23 décembre
De retour en France, je décide de terminer l’année en beauté. Je n’ai jamais fait de rando durant laquelle j’ai pu admirer à la fois le lever et le coucher de soleil. Et marcher plusieurs heures de nuit sur sentier, balisé qui plus est, ne me fait pas peur. Nous venons tout juste de passer le solstice d’hiver, et pourtant, je me lance dans la plus longue et difficile randonnée que j’aie jamais faite. 63km, 2400m de dénivelé positif, 17h30 de marche, dont une bonne partie de nuit. Un départ à 7h du matin et une arrivée à 0h30. L’idée est de rallier les villages de St-Bertrand-de-Comminges, Nistos et Lortet via une série de chemins et sentiers essentiellement forestiers, et de revenir ensuite à St-Bertrand via le GR78. La seule partie hors sentier m’amène au Cap d’Estivère (1211m), point culminant de la journée. Mais cette partie va s’avérer plus délicate que prévue, l’ascension finale se faisant le long d’une crête effilée et escarpée, où il faut se faufiler entre buis et autres arbustes bas. La descente n’est pas mieux, avec des chemins indiqués sur la carte qui manquent à l’appel sur le terrain. Arrivé à Lortet juste avant la nuit, la pause dîner s’impose. J’en profite pour me ravitailler en eau auprès d’un habitant du village. Il écarquille les yeux quand je lui dis d’où je viens et où je vais, et de nuit… La fin de parcours nécessitera beaucoup d’attention pour ne pas perdre le GR, qui alterne entre bois, prairies et villages. Je termine épuisé mais euphorique, sous la pleine lune (l’un des facteurs clés pris en compte lors de la planification) et les étoiles. Je ne pouvais mieux finir l’année !!